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De la victoire aux présidentielles à celle aux législatives, la gauche face à ses responsabilités

Les résultats des législatives sont incontestables : la droite en sort battue et la gauche largement victorieuse ; une victoire à laquelle le Front de Gauche a largement contribué. Sans la mobilisation, l’enthousiasme qu’il a suscité, la droite serait toujours au pouvoir et l’extrême droite plus forte encore. Alors, ne boudons pas notre plaisir de voir certaines icônes de la Sarkozie triomphantes mises au tapis : Claude Guéant, Nadine Morano, Michelle Alliot-Marie, mais aussi dans les Hauts-de-Seine, Manuel Aeschlimann ou Philippe Pemezec.

 

Il n’en reste pas moins que désormais la gauche est face à ses responsabilités. Elle se doit de ne pas décevoir l’espoir que les Français ont placé en elle. Pour le Parti Socialiste, qui dispose à l’Assemblée Nationale d’une majorité absolue, la responsabilité est grande ; d’autant plus grande qu’il entend bien appliquer uniquement le programme de François Hollande sans à priori faire de concession programmatique aux autres composantes de la gauche. C’est un choix de sa part qu’il se devra d’assumer. Parier sur la relance tout en appliquant une politique de restriction budgétaire comporte des risques. Sortir de la logique de l’austérité est pourtant une nécessité. Nous sommes là au cœur du nœud de la problématique posée car réussir à gauche suppose de ne pas se contenter d’aménager les trajectoires dominantes. La sortie de crise impose en effet d’affronter les logiques en vigueur, les contraintes imposées par les marchés financiers, les logiques européennes actuelles. Les 28 et 29 juin prochain, un sommet européen est prévu. Qu’en ressortira-t-il ? Le dogme libéral de la rigueur budgétaire à tout prix sera-t-il réaffirmé ? On a vu ce que cela a donné pour la Grèce : une paupérisation croissante de la population, la disparition programmée des services publics et l’impossibilité pour l'État d’intervenir de manière souveraine, le tout orchestré aussi bien par le PASOK que par la droite. François Hollande et le gouvernement mis en place par Jean-Marc Ayrault seront-ils en capacité, auront-ils la volonté de résister aux marchés financiers pour répondre aux urgences sociales et imposer une autre logique dans la construction européenne sur la base d’une véritable relance de la croissance. A écouter le Président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen, il y a de quoi être inquiet, lui qui souhaite « qu’entrent ou soient associés au gouvernement » des membres du MODEM, partisans, eux, d’une austérité à tout va. De leur côté, à gauche, le choix des grecs est claire : c’est Syriza, passé de 4,6% des voix en octobre 2009 à 26,89% des voix, et non le PASOK.

 

Le travail et la parole des députés Front de Gauche récemment élus n’en seront que plus importants. Soyons sûrs qu’ils auront à cœur de porter et de défendre les propositions contenues dans le programme du Front de Gauche : « l’Humain d’abord ». Soyons sûrs qu’ils auront à cœur d’être la voix du Front de Gauche et des milliers de nos concitoyens qui se sont engagés à ses cotés à l’occasion des élections présidentielles et législatives pour obtenir les inflexions majeures indispensables à la politique qui se dessine. Avec 25% des voix de gauche à la présidentielle et 15% des voix de gauche aux législatives, le Front de Gauche n’obtient que 5% des députés de gauche, et ce, alors qu’il est aujourd’hui la deuxième force politique de gauche du pays. La marche vers une VIème République n’en est que plus nécessaire, une république plus démocratique, plus ouverte. La présidentialisation à outrance de la vie politique française, les dérives vers un système ou seul deux grands partis dominants seraient représentés doivent nous amener à nous poser des questions. L’abstention record à l’occasion des élections législatives en est peut-être le reflet.

 

Un dernier point qui n’est pas sans susciter de nombreuses inquiétudes : la montée du Front National, et par là même de l’extrême droite. Là encore, la gauche est face à ses responsabilités qui seront grandes dans les 5 ans à venir. De sa capacité à répondre aux réelles préoccupations des Français, de sa capacité à susciter espoir, adhésion, de sa capacité à mettre en place une politique de transformation sociale réelle de la société sur des bases nouvelles dépend le recul du Front National. Le Front de Gauche, de son côté, lui, s’y est employé par ses propositions tout en n’hésitant pas à dénoncer le programme du Front National, à le déconstruire, faisant par là même œuvre de pédagogie.

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De la victoire aux présidentielles à celle aux législatives, la gauche face à ses responsabilités

Par FM, le 29 juin 2012

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