Alors que le gouvernement et le ministre de l’Education Nationale cherchent par tous les moyens à imposer la réforme des rythmes scolaire en l’état, cette dernière suscite non seulement de nombreux questionnements mais l’opposition des enseignants du primaire, de la plupart des collectivités locales, et le rejet des instances consultatives, ce qui n’est certainement pas un hasard.
Absence globale de concertation, manque de clarté sur les modalités d’application et l’objectif éducatif poursuivi, telles sont en réalité les principales raisons suscitant une telle opposition.
Ainsi, les enseignants du primaire, contrairement à ce que l’on cherche à nous faire croire, ne sont-ils pas opposés sur le principe à une réforme des rythmes scolaires et à une semaine de quatre jours et demi. Simplement, pour ces derniers, la réforme proposée à ce jour n’offre aucune garantie d’amélioration pour les élèves comme pour eux-mêmes. On est bien loin de l’engagement ministériel d’une journée scolaire « allégée et mieux articulée avec les temps péri-éducatif pour qu’aucun enfant ne soit hors de l’école avant 16h30 ». Au final, aucun des objectifs n’est atteint : 5,30 heures de classe en moyenne avec les APC au lieu des 6 heures actuelles sans garantie d’activité péri-scolaires et gratuites pour tous. Quant à l’allongement de la pause méridienne à 2,30 heures, voire 2,45 heures (temps de repas, de repos, de sieste pour les petits et d’activités pour les plus grands), l’organisation de ce temps ne s’improvise pas. Encore faudrait-il que les locaux et l’encadrement soient au rendez-vous !
Quant aux collectivités locales, les problèmes posées par cette réforme sont nombreux : conséquence financières du redéploiement ou de la création d’activités péri scolaire, niveau des aides annoncées par l’Etat, responsabilité respective de l’éducation nationale et des collectivités locales. A tel point que la plupart d’entre elles ont choisi de reporter à la rentrée scolaire 2014 l’application de la réforme des rythmes scolaires.
Il est urgent que le gouvernement et le ministre de l’Education Nationale revoit cette réforme en privilégiant une large et réelle concertation avec l’ensemble des partenaires concernés.
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