Redressons la France en renforçant les services publics ! Voilà un message iconoclaste adressé par les économistes du Parti qui risque de rencontrer un écho peu favorable chez un certain nombre de nos concitoyens. Non pas que la plupart des Français ne soient pas sensibles à la santé de leur famille, à l'éducation de leurs enfants, à la sécurité de leurs proches, aux conditions de leurs transports en commun, à l’offre culturelle de leurs musées, ou à l’état de leurs équipements sportifs, mais, en ces temps de crise, toute proposition politique est au final jugée à l'aune de l'économie. Or, plusieurs décennies de vulgate néolibérale ont solidement ancré l'idée que les services publics nuisaient à la dynamique économique et que leur maintien ne faisait qu'alourdir la dette de l’État.
Pourtant, l’influence bénéfique qu'exercent ces services publics sur l’économie de la France est patente. Faut-il rappeler certaines évidences ? Des travailleurs en bonne santé et correctement formés accroissent la productivité des entreprises. Des infrastructures de transport efficaces permettent le bon acheminement des marchandises. Le climat de paix qui règne dans un pays rassure et attire les investisseurs étrangers. Des infrastructures de communication modernes et largement réparties sur tout le territoire favorisent les échanges entre les partenaires économiques. Des investissements culturels et sportifs bénéficient aux acteurs privés de ces secteurs. On le voit, les arguments ne manquent pas, non seulement pour défendre la survie des services publics mais aussi pour exiger leur renforcement.
Tous ces atouts contribuent sans aucun doute fortement à la bonne productivité française (46,3 euros de PIB produits par heure travaillée en 2010), qui surpasse celles de l’Allemagne (41,5) et des Etats-Unis (40,11). Rappelons aussi que, à l'inverse de certaines idées reçues, la France a longtemps détenu le deuxième rang européen en terme d’attractivité des investisseurs étrangers (avant d’être rattrapée en 2011 par l’Allemagne). Si l’on ne considère que le secteur industriel, la France parvient même à ravir le premier rang à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne, en raison notamment de la qualité de ses infrastructures, selon une étude réalisée par le cabinet Ernst & Young.
En résumé, renforcer les services publics ne constitue pas un frein pour l’économie française mais bien un véritable rempart face à la crise en Europe. Des mesures d’austérité sapant les services publics, comme l’exigent les puissances financières et en passe d’être accomplies par le gouvernement Ayrault, n’auront d’autres effets que de détruire les fondations qui soutiennent l’économie nationale.
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