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Un coup de pouce à minima du SMIC bien insuffisant

Promesse de campagne de François Hollande, on connaît maintenant le montant du soit disant coup de pouce au SMIC : + 2 % selon l’annonce du gouvernement Ayrault. En réalité, + 0,6% si l’on tient compte de l’inflation (+ 1,4%) et du fait que le SMIC aurait de toute manière augmenté du montant de l’inflation, ce qui représente un gain net hors inflation de 6,50 euros par mois. Qu’en aurait-il été sans la pression du Front de Gauche sur le sujet et de son candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon ?

 

Un coup de pouce donc, au final bien insuffisant au regard des besoins des salariés et des attentes de millions de Français. A titre d’exemple, les salariés de Camaieu demandent une augmentation de leur salaire de 100 euros par mois. Pour ceux des Galeries Lafayette, la demande s’élève à 200 euros. Des demandes loin d’être déraisonnables au regard du niveau des salaires dans ces deux entreprises. Et pourtant pour les salariés au SMIC, le gain de pouvoir d’achat ne s’élèvera qu’à 6,50 euros par mois avec l’augmentation accordée par le gouvernement. Tout ceci au motif qu’augmenter plus fortement le SMIC mettrait en péril la santé financière des entreprises, et ce, en dépit des multiples allègements de charges qui leur ont déjà été consenties. Jean-Marc Ayrault n’aurait-il pas déclaré lors du conseil des ministres de vendredi dernier qu’il s’agissait d’opérer le « redressement et puis après la redistribution ». Le tournant de la rigueur serait-il déjà pris ?

 

Ainsi, selon André Chassaigne (PCF), Président du groupe GDR à l’Assemblée Nationale, « le signe donné par une augmentation du Smic à 2%, mais équivalente en réalité à 0,6% si l’on tient compte de l’inflation depuis la dernière augmentation, n’est pas suffisant … Il faudra prendre des mesures pour une nouvelle répartition des richesses qui permette véritablement de développer le pouvoir d’achat, de maintenir les services publics … Si la posture politique est celle d’une simple résignation, ce ne sera pas satisfaisant ».

 

Pourtant, un Smic à 1700 euros, c’est non seulement nécessaire mais possible comme l’a démontré le Front de Gauche. A ce propos, il convient de dénoncer l’argument comme quoi un coût du travail trop élevé serait la première cause d’un déficit de compétitivité, argument égrené à longueur de temps par le patronat et la droite dans son ensemble. En effet, ce n’est pas, comme le souligne Nasser Mansouri-Guilani, économiste de la CGT « le coût salarial mais le coût du capital, c'est-à-dire les prélèvements financiers sous forme de charges d’intérêts ou de dividendes, qui pèse sur la santé des entreprises ». Rappelons que les politiques libérales menées jusqu’à aujourd’hui se sont traduites par une baisse de dix points de la part salariale dans la valeur ajoutée depuis le début des années 1980 tandis que, dans le même temps, la richesse crée accaparée par les seuls dividendes a été multipliée par cinq.

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Un coup de pouce à minima du SMIC bien insuffisant

Par FM, le 05 juillet 2012

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