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Quand l'UMP fait le lit du Front National

15 mai 1987 à l’occasion du deuxième tour des élections cantonales, Michel Noir, un des leaders de la droite à l’époque, déclarait : « Il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme ». Il signifiait par là non seulement son opposition à toute idée d’alliance avec le Front National au nom des valeurs qu’il défendait mais également son opposition à toute idée de rapprochement.

 

Que de chemin parcouru depuis par la droite. Aujourd’hui, l’UMP est non seulement en passe de perdre les élections législatives mais a perdu son âme. A force de rapprochement idéologique depuis cinq ans avec les idées défendues par le Front National, il n’apparaît plus incongru pour certains candidats UMP battus à l’occasion du premier tour des élections législatives d’appeler à voter pour le candidat du Front National. Plus question de front républicain contre l’extrême droite pour l’UMP.

 

Il faut dire que Nicolas Sarkozy avait ouvert la voie tout au long de son quinquennat : ministère de l’immigration, discours de Dakar, discours de Grenoble, débat sur l’identité nationale. Une voie qu’il s’est empressé de suivre et d’amplifier lors de la campagne présidentielle et de son entre deux tours. Aujourd’hui, les dirigeants de l’UMP ont beau jeu de dire qu’entre un candidat de gauche et un candidat du Front National, ils ne choisiront ni l’un, ni l’autre. En n'appelant pas à tout faire pour battre le candidat du Front National, ils font de fait un choix : celui du Front National et de ses idées ! Les Français doivent en avoir conscience. Il y a des discours dont on voit clairement les convergences. Il y a des actes qui ne trompent pas.

 

Quant à la principale explication fournie par les dirigeants de l’UMP pour justifier d’une telle attitude qui consiste à assimiler Front National et Front de Gauche, elle est, en plus d’être scandaleuse et fausse politiquement, inacceptable. Jean-François Copé, lui-même, n’a-t-il pas déclaré : « Quel est le sens d’appeler à voter PS qui lui s’allie avec l’extrême gauche de Mélenchon ?». Mais que Nadine Morano en appelle aux électeurs du Front National qui « partagent ses valeurs », cela ne le dérange nullement. Que Rolland Chassain, candidat UMP dans la 16ème circonscription des Bouches-du-Rhône ait annoncé son retrait au profit du candidat Front National, cela ne semble pas plus le déranger. Du reste, le Front National, lui, ne s’y trompe pas, dont le porte parole pour les législatives, Florian Philippe, a annoncé qu’un ou deux candidats Front National devraient se désister au profit d’un candidat UMP. Une barrière idéologique vient d’être franchie que certains au sein même de l’UMP ont bien du mal à justifier. Il n’y avait qu’à écouter Alain Juppé sur France Inter mardi matin, envoyé en service commandé pour défendre la position officielle de l’UMP du « ni-ni » et dont les circonvolutions de langages cachaient mal son malaise à tel point qu’à bout d’arguments, il ne trouvait rien d’autre que d’accuser Jean-Luc Mélenchon « d’amitié antisémite ». Le journaliste l’interviewant lui faisant remarqué l’aberration qu’il venait de proférer, son malaise n’en était que plus perceptible. A vouloir défendre l’indéfendable, à vouloir justifier l’injustifiable, on finit par se perdre soi même. Et Alain Juppé n’est certainement pas le dernier à l’UMP.

 

Dans notre circonscription que pense par exemple Patrick Devedjian des propos tenus par Michel Georget, le candidat du Front National lors du premier tour des élections législatives, qui déclarait sur « M Blogs » à propos d’incidents survenus dans le quartier du Noyer Doré : « Ces jeunes-là, toujours des jeunes issus de l’immigration, ça leur rapporte plus de faire le guet pour un dealer que d’aller travailler … Antony a toujours été calme. Maintenant, on a des adhérents bunkérisés dans cette cité. Tout ça, se sont des tentatives de déstabilisation organisées par les pays islamiques ». Des propos indéfendables, inacceptables, révélant bien la nature profonde de l’idéologie du Front National. Mais l’UMP, et par la même Patrick Devedjian, préfère ne pas choisir entre le Front National et la gauche, et assimiler le Front de Gauche au premier.

 

« L’Humain d’abord », le beau slogan du Front de Gauche. Que nous en sommes loin aujourd’hui !

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Quand l'UMP fait le lit du Front National

Par FM, le 17 June 2012

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